Les âmes grises
Le lac
Il se promène sur le bord du lac
Il ère comme une âme en peine
Il n’ira plus il se traîne
Ce matin il n’ira pas à la FAC
C’est un artiste un peu bohème
Le cœur vide, manque de je t’aime
Il a les yeux ternes
Et l’âme grises
Mais sur lui la vie ne semble pas avoir de prise
Les mains vides il se promène
Essuyant ses larmes et ses peines
Il est libre mais son âme est grise
Son âme est grise
Comme le ciel d’automne que l’eau du lac
Rejette dans le vide de ses yeux
Puisqu’il n’est plus heureux
C’est à bord de cette barque
Qu’il noiera ses hantises
Pour laver son âme grise.
Mais sur lui la vie n’a plus de prise
Son âme flotte comme les feuilles trop usées
Ses larmes et ses peines se sont noyées
Il est libre mais son âme reste grise.
Ora A.CHICHE Septembre 2003
Les Idées sombres
Tous les hommes ont les idées sombres
Tous les hommes ont le cœur plein d’espoir
Mais le mal caché dans l’ombre
Attend patiemment dans le noir
Pour rattraper les âmes fragilisées
Par la blessure qu’une société
Ne peu plus cicatriser
Si d’un coup on pouvait tout changer
Si d’un geste on oubliait
Pour tout recommencer
Si d’un coup l’ombre devenait lueur
Si d’un coup la violence se changeait en douceur
Le monde serait libéré
Comme on berce un bébé
Tous les hommes sont égoïstes
Tous les hommes sont des anarchistes
Mais le bien pourrait renaître
Des cendres et des guerres
Pour consoler les âmes des enfants et des mères
Trop souvent abattu par trop de malheurs et de misères
Si d’un coup on pouvait tout recommencer
Si d’un geste on oubliait
Tout serait différent
Si d’un coup l’espoir était horizon
Le monde serait autrement
Comme tendresse et passion
Tous les hommes sont des guerriers
Mais l’espoir renaîtra des femmes
Tous les hommes sont avides de puissance
Raison de tant de violence
De tant de guerre de tous ces drames
Mais le bien serait le premier
Si d’un coup on pouvait tout recommencer
Si d’un geste on redessinait
Tout serait simple et blanc
Comme la pureté des anges
Si d’un coup le noir était l’horizon
On l’appellerait la ligne de raison
Comme compréhension et compassion
Ora A.CHICHE Septembre 2003
Les visages d’anges
Les visages d’anges s’en vont aussi
Un matin, un soir ou un après midi
Les visages des anges deviennent des ombres
Et leurs âmes doucement sombrent
Le cœur éteint
Comme on éteint les lumières
Ces êtres si fragiles se bercent de lueur
D’espoir et de douceur
Se donnent avec confiance et candeur
Ils vivent dans l’espoir et le bonheur
D’avoir peut être échapper au malheur
Mais la plaie sous leur visage pur
Traître et résolue
Frappe sans crainte et sans pudeur
Les visages d’anges devenus livides
Qui se vident de leur couleur et leur contenu
Des mains assassines qui signent leurs fins
Les visages sans lendemain
Evanouis par la violence de deux mains
Ses visages qui ne verront pas le soleil de demain
Ses souvenirs d’anges accrochés aux murs
Comme des portraits d’antan
Ses regards d’enfants ou de mamans
Evaporés sous des coups si durs.
Ses visages que l’on n’oubliera jamais
Mais que nos mémoires faneront
Ses gestes intimes, ses paroles, ses intonations
Que l’on se rappellera quelquefois ou jamais.
Ora A.CHICHE Septembre 2003
Les grands
Quand on devient grand
On devient des méchants
Assis sur le chemin de la vie
Comme au bord d’un gouffre
Le ciel est devenu gris
Le sucre de l’enfance a goût de poudre
Quand on devient grand
Les anges sont Satan
Assis sur le chemin de l’ennui
On tue le temps comme on tue la vie
Les yeux remplis de pluie
On abandonne on oublie
Qu’il y a vingt ans
On était tous des enfants
On a jeté les fables
Dans le fond d’un cartable
Pour rentrer dans le monde des grands
Qu’il y a vingt ans
On était tous des gamins
Enfouis dans un coussin
Ou dans les bras de maman
Ecoutant contes et légendes
Rêvant de lutins et d’anges
Venant nous protéger
Mais on est tous devenus grands
Quand on devient grand
Les souvenirs sont au grenier
D’une mémoire trop fatiguée
Pour se rappeler
Que nous étions tous des enfants
Beaucoup d’histoire il faut conter
Et quand ils deviendront grands
Les héros les méchants
Seront renfermés dans les livres pour enfants.
Pour faire de nous des êtres aimants
Et sourire aux dents
On prendra vingt ans
En restant des enfants
Enfouis dans les bras aimants
On se racontera des histoires
On cherchera dans notre mémoire
Celles que nous contaient nos parents
Et l’on restera des enfants
Dans un monde devenu grand
Ora A.CHICHE Septembre 2003
Les chemins gris
Les chemins sont tous devenus gris
A force de voilà d’encore et toujours plus
Les chemins sont tous devenus tristes
Sous les pieds trop durs de ceux qui en veulent toujours plus
Si j’avais su que les chemins deviendraient gris
Je serais sans doute repartie
Si j’avais su que les chemins auraient le goût de la pluie
J’aurais semé du rose pour éviter l’ennui
Mais la vie s’enfui trop vite
Mais la vie file et prend la fuite
Il faut aller toujours plus loin pour rattraper l’horizon
Que l’on n’atteint jamais
Il faut aller toujours plus loin pour ne pas perdre la raison
Qui survit à la passion
Les chemins sont tordus et malade comme les vieux cœurs
D’avoir trop battu d’avoir eu trop d’ardeur
Les chemins sont fatigués et se meurent
Doucement comme la vie s’arrête, où commence le malheur
Si j’avais su que les chemins avaient une fin
Je n’aurais pas attendu demain
Si j’avais su que les chemins s’arrêtaient au bout de la vie
J’aurais dessiné la suite des destins.
Pour que le rose remplace le chagrin
Et qu’il existe toujours des lendemains.